Il l’appelle.
Tapant sur les murs de peaux de la hutte, le vent le réclame et lui ordonne de se mettre en chemin. Il dépose ses dernières affaires dans un sac de cuir, puis le pose sur la table de bois brut.
Marquant une pause, il contemple sa création. Posée sur une peau sombre, une lourde armure de mailles semble attendre son heure. Le tauren au pelage noir se penche vers elle et laisse courir ses doigts sur les reliefs mats. Il se tourne alors et semble fixer un point invisible, loin derrière les tentures de peau. Son regard doré se fait soudainement décidé, et il ferme le poing en se relevant.
Retirant son tablier de forge, il se dirige vers une grande bassine d’eau et s’asperge le visage, tentant de chasser la longueur des deux dernières journées. Un léger soupir lui échappe alors qu’il se dirige vers un hamac, étirant ses muscles engourdis.
Alors que Mu’sha couvre de son œil bienveillant les plaines de Mulgore, le tauren se laisse aller à un repos réparateur.
Au lever du jour, il fera route vers l’étoile rouge.
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Tandis que Kalimdor s’éveille, les premiers rayons du soleil se font la course entre les herbes folles des Plaines vallonnées. D’un pas lourd et décidé, le tauren au pelage sombre avance, le regard posé sur un Est lointain.
Lorsque sa mère le fit venir au monde, sa tribu l’appela Zechs, « racine » en langue taurahe.
Entouré des siens, il grandit paisiblement, les années passant au rythme des enseignements de la terre mère, et des rites chamaniques de son peuple. Parmi toutes les merveilles qui couraient le monde, le dôme d’étoile était sa préférée. Assis sur une colline des Plaines Vallonnées de Mulgore, il pouvait rester des heures à attendre que se baisse le regard de An’She et que le ciel s’embrase. Ce fut durant une de ces soirées qu’il rencontra Karag. Le vieux tauren lui nomma les astres et conta leur histoire. Sa voix grave semblait portée par la brise, seulement coupée par de longues aspirations dans une pipe de bois sombre. Zechs aimait ces soirées, la voix et le vent, l’odeur de l’herbe à fumer emplissant l’air, se mélangeant aux parfums des plaines.
Ce fut lors d’une de ces soirées que le vieil ère lui parla de tenir des étoiles dans ses mains. Le lendemain, les yeux de Zechs se laissaient hypnotiser par les étincelles nées de la rencontre du marteau et de l’enclume.